Je décide de m’écrire en vrai, et de te donner ce que je suis, ce qui est vrai en moi dans cet instant où mes doigts se déposent doucement sur le clavier. Plutôt que te dire ce qu’est ceci ou cela, je vais te parler de moi. La seule vraie chose que je peux t’apprendre, c’est qui je suis. Personne d’autres que moi ne peux plonger en moi même et danser ce qui est à travers les mots.
Je ressens une barrière, de moi vers toi, “toi”étant un “client”. Une barrière qui dit non. Je ne te laisse pas vraiment entrer dans mon monde. Je m’isole pour mieux prendre soins de toi. J’isole mes sentiments, les laissant seuls, pour pouvoir utiliser la totalité de ma conscience sur toi, et te donner le meilleur. Je souhaite tellement te voir être nourris par cette connexion que je peux t’offrir, que j’isole ce qu’il en advient de mes propres sentiments. C’est comme un sacrifice inconscient qui est en marche, quand je suis présent avec toi. Je pense que le sacrifice a assez duré. Comment puis-je réellement prendre soins de toi si je néglige ce que veulent mes propres sentiments ?
Pendant le début de la semaine, étant dans une démarche d’authenticité et de transparence émotionnelle avec moi même, je ressens un soir une anxiété, qui m’appuie sur le ventre. Je la laisse être et grandir petit à petit, pour finalement englober la totalité de mon corps. Je lui donne vie à travers mon corps, et lui offre la liberté de s’exprimer pour ce qu’elle est maintenant, ressent et pense. Je sens cette répulsion de mon travail, que je ne me permettait pas de voir en face. Cette fois je décide de l’accueillir, et de me laisser voir sa vraie couleur. Écoutant le flux de mes pensées, j’en perçoit une qui ne se dissipe pas comme les autres, mais qui reste statique dans mon esprit. Je la laisse se diffuser en moi et je m’infuse en elle : “Je n’ai pas envie de travailler”. Acceptant cette vérité, je m’enivre ensuite d’un sentiment de paix, plus jouissif que tout ce que j’ai ressenti ce jour là. Acceptant cette part de moi, je porte ensuite ma conscience sur le futur, et j’y prévoit une clarification des choses. Je me souhaite à moi-même d’élucider cette répulsion de mon travail, qui pourtant consciemment, ma passionne réellement.
Pour être honnête, l’idée de te parler de moi me terrorise, car tu es “l’autre”, et une partie de moi considère l’autre comme un territoire hostile, qui ne comprendra pas, et jugera. Je ne sais pas par où commencer, j’ai tellement de choses à te dire, que je n’ai pas dit pour être un “meilleur care-taker”.
Il devient évident pour moi qu’il puisse être difficile pour toi de t’exprimer vraiment en ma compagnie, si moi-même je ne te montre pas qui je suis.
Comme tout le monde, je ne suis pas quelqu’un d’heureux 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Il est assez difficile de se positionner authentiquement face à un client. Car l’on est censé être calme, serein, à l’écoute, de bonne humeur. On est censé être parfait… Cette réalité n’est pas celle dans laquelle je veux continuer à vivre.
Non je ne suis pas parfait, je passe également des journées de merde, comme toi. J’ai pratiqué l’art de me mettre de côté pour toi, pour mieux te nourrir, mais ce comportement n’est aujourd’hui plus fonctionnel, il a marché pendant un temps, pendant très longtemps en fait. Je veux que ce que je te donne provienne de mon espace intérieur, de mon cœur. Et des fois il pleut dans mon cœur. Et des fois il y fait soleil.
Malgré cette décision d’être authentique avec toi, je sens tout de même une grande résistance à l’idée de me dévoiler limpidement à toi. Quelque chose en moi résiste profondément cette connexion avec toi, et je ne sais pas encore pourquoi. Le temps m’offre ce dont j’ai besoin, et en écoutant mes sentiments, en les dansant verbalement, ils deviennent dense, et m’expriment la suite de l’histoire. Ce n’est pas une réflexion dans laquelle je suis maintenant mais simplement une expression de ce qui est vrai en moi, vis à vis de toi.
J’aspire à la connexion, je pense que c’est ma plus grande passion. Et je ressens l’envie d’enfin, respirer et rencontrer cette relation que j’ai avec toi : un “client”. Naturellement, de cette permission donnée aux couleurs en moi de vivre et se propager graduellement dans mon corps et puis, de se glisser sur le clavier en cadeaux, la transformation s’invite d’elle même et prend place sans même l’avoir appelée. Nous laisser être qui l’on es vraiment, nous amène à nous transformer naturellement. Même si le coffre à l’air maudit, le trésor à l’intérieur n’en reste pas moins merveilleux.
Je ne sais pas trop quoi te dire, si ce n’est que je veux aussi que tu touche mon monde, autant que je touche le tiens. J’aspire à plonger volontairement dans ton monde, et je le fais à chaque séance, aujourd’hui, je ne te demande pas de plonger en moi, mais peut être de recevoir, ce que je ramène du fond de mon cœur, vers la surface, simplement accessible pour toi. Ma vérité flotte à la surface de l’eau et tu n’a qu’à la cueillir entre tes mains.
Je ressens dans tout mon être cette lassitude de me cacher, de cacher ce que je suis, qui je suis. Je me cache derrière tout ce que je trouve, mon travail, mon lieu de vie, auparavant mes anciennes addictions (les drogues, l’alcool).
Je me cache derrière le Tantra, alors que ce que je suis vraiment fait pour, c’est être moi-même, et te le donner. Je n’ai reçu aucune formation pour être moi-même, j’ai simplement décidé de m’ouvrir à mon monde intérieur. De part cette aventure intérieure, j’apprend à te connaître, voir qui tu es, ce que tu veux, ne veut pas, ce que tu ressens, ce que tu penses.
Plonger en même est la plus grande aventure de ma vie. En cet instant, cela me semble si simple. Je n’ai rien à faire d’autres qu’accepter qui je suis, me laisser briller et te l’offrir en cadeau. Tout ce que je cache m’isole de toi. Je ressens comme un courant de honte, qui pour moi est l’origine de cette manière d’être et de se cacher du monde. La honte d’être qui je suis. Je n’essai en cet instant pas de m’analyser, notifier ce qui est en moi me suffit, et m’embrasser avec tendresse, moi et mon ombre, m’offre une satisfaction inégalable.
La honte d’être qui je suis, m’a jusqu’ici guidé à plonger seul en moi même, elle a été une magnifique enseignante. Cependant je ne désire plus me séparer de toi, et de l’extérieur.
Cette semaine a été plus qu’intense émotionnellement. Je n’ai pas beaucoup travaillé, et avait donc beaucoup de temps libre. J’étais tellement épuisé physiquement, que la seule chose que j’étais capable de faire était de ne rien faire. C’est donc ce que j’ai fait, avec mes sentiments. Faire aurait été un mensonge émotionnelle. Produire m’aurait fait du mal. Je décidais donc d’entrer dans une hibernation émotionnelle, à la rencontre de moi-même et des différentes couleurs de mon univers personnel.
J’y ai découvert de la tristesse, du manque, de l’ennui, du désespoir, de la paresse, de l’amour, de la joie, de la paix, de l’extase. M’offrir la clarté de l’esprit a été cette semaine plus que fructueux. J’ai le sentiment de me rencontrer pour la première fois à chaque respiration. Ce sentiment n’aura jamais vraiment de fin, et je trouve ça magique.
Hier, dans cet état d’épuisement physique, je décide de par la considération de ce que je ressens vraiment, que la seul chose que je puisse faire soit de méditer. Ne rien faire et me contempler silencieusement. Après quelques respirations, je plonge à la rencontre de mon esprit. Je ne peux pas y entrer. Mon esprit n’est en quelques sortes pas d’accord de me laisser le pénétrer. Je reste donc en pleine conscience devant cette barrière qui existe devant moi. J’offre a mon esprit ma présence inconditionnelle, lui montrant par mon acte ma sincère considération pour lui, je lui fait comprendre que je ne souhaite pas le changer mais simplement être avec lui. Cette barrière de mon esprit provoque un engourdissement dans tout mon crâne, et dans mon cerveau. Je me sens dans l’instant vaseux. Ces quelques derniers jours seraient parfaitement résumés avec ces mots : la vase émotionnelle. La vase émotionnelle à la surface de l’eau, qui m’empêche d’y voir clair, qui m’empêche de voir la limpidité de l’eau, et la beauté de ses profondeurs.
Cette barrière de mon esprit, se sentant réellement considérée pour ce qu’elle ai, ai embrassé pour sa vraie valeur, se dissipe naturellement. Mon esprit me partage une image : je me vois être sur une barque, et poser pied à terre sur une île. Je permet curieusement cette mise en scène que mon esprit m’offre, et me laisse voyager dans son monde à lui. Cette île me paraît abandonnée, isolée. Le genre d’île où l’on ne partirait pas s’installer, ou même y passer un séjour. Le genre d’île que paraît de mauvaise augure. Le ciel est sombre, ne laissant pas les rayons du soleil laisser transparaître la beauté naturelle de ce lieu. Cet endroit n’offre pas du tout un sentiment d’accueille. J’aperçoit un volcan, aussi sombre que le ciel. Il semble pouvoir exploser à tout moment. Il n’y a personne sur cette île. Je ne m’y sens pas en sécurité, le pied à terre. Je m’assoit sur le sable, granuleux, et en ressent sa froideur. Je décide de ne rien faire, et de simplement être avec ce voyage que j’ai reçu. Je ne souhaite en l’instant pas modifier cette scène, ou “réparer” mon esprit. Je le laisse être ce qu’il est dans l’instant. Je suis avec lui et le laisse être avec moi. Nous sommes désormais vraiment ensemble, la satisfaction que peut provoquer l’unité est si bonne qu’on peut oublier parfois qu’il existe un monde meilleur par la suite. Je n’attends en l’instant rien de mon esprit. Je veux juste qu’il sache, sente, voit, entende et comprenne que je suis réellement avec lui. Je le pénètre amoureusement et n’attends rien de lui. Je le découvre, et me découvre en lui. Je découvre ce qui était couvert. La vase s’est dissipée et j’y vois clair.
Je rouvre les yeux et reviens ici et maintenant, dans mon corps. Je me rends compte de la véracité de cette mise en scène que j’ai eu la chance de toucher avec mes sens. Cette isolation est bien réelle. Elle est une partie de moi, que je tente de fuir par tous les moyens. Je m’isole de l’autre car je ne veux pas lui faire de mal. Je n’aimerait pas que mon volcan émotionnel blesse l’autre. Alors je choisi de marcher seul. Il devient aujourd’hui pour moi impossible de fuir cette isolation, et de ne pas réagir, de ne pas lui donner ce qu’elle veut vraiment.
Cette isolation en moi-même a besoin de l’autre, a besoins d’être soutenu. J’ai besoins que l’on pose pied à terre sur mon île abandonnée. Je prends conscience en cet instant que le seul moyen de sortir de l’isolation, est de plonger dedans, d’écouter ses symphonies émotionnelles, et de les donner à l’autre. L’autre ne pourra jamais me toucher si je ne lui donne pas ce que je suis.
Je prends conscience de cette partie de moi, qui veut être un “grand garçon”, qui veut prouver aux autres qu’elle peut se débrouiller seul, sans l’aide des autres. J’habite à Esbly, à 35km de Paris, j’ai choisi de vivre ici car j’étais tombé amoureux de la nature qui l’entoure. J’ai retrouvé ce lien conscient avec la nature en m’installant ici, et je retrouve aujourd’hui ce lien qui était inconscient avec l’isolation en moi, qui n’a jamais pu s’installer dans ma gorge et dire ce qu’elle a a dire.
Souhaitant que tu touche mon monde, j’accepte avoir ma part de responsabilité dans ce désir. Si je veut pouvoir te donner ce que je suis avec mon travail, j’accepte de te donner ce que je suis que je n’aime pas être. Tout a sa place dans l’instant présent.
Quand l’on a fuit ses émotions toute sa vie, le jour où nous nous arrêtons, nous nous rendons compte à quel point nous avons été distant avec nous même, à quel point, finalement, nous ne nous connaissons pas. Nous prétendons être quelqu’un, qui ne ressemble en rien à notre essence véritable. Nous nous efforçons de jouer un rôle qui est difficile à jouer, et pour lequel nous n’avons même pas signé. Je n’ai personnellement pas signé pour être quelqu’un d’autres que moi même. Ou pas ?
Il est effectivement difficile, d’un jour s’arrêter, respirer, et se regarder vraiment dans les yeux. En ressentant de la honte pour soi, il est évident que l’on ferait tout pour ne pas être soi, et plutôt choisir d’être quelqu’un d’autres, répondant aux critères du “bien” défini par notre éducation, la société, pour être accepté, et inclut comme un membre de l’équipe qu’est l’humanité. Le problème, c’est qu’en faisant partie de l’équipe, en tant que prétendant masqué, nous ne montrons pas au monde notre vrai visage, et donc nos vrais qualité, notre vraie valeur, celle qui est inchangeable, celle qu’il n’est pas possible d’abîmer. Si je froisse un billet de 500€ et le jette par terre dans la boue, iras-tu le chercher ? Sa valeur n’en ai pas moins réduite, ou abîmée.
Pour être honnête, embrasser cette partie de moi qui a honte d’être Florian Mantes, est assez soulageant. Je jette les armes, j’arrête de me débattre, et j’acquiesce en direction de ma réalité émotionnelle. Je ne souhaite pas provoquer la transformation, mais plutôt la recevoir tel qu’elle s’offre à moi. De l’infiniment petite particule d’énergie en moi, je la laisse naturellement fleurir, et peut-être un jour, devenir sa forme infiniment grande et vraie, dans mon corps. Je souhaite offrir un corps à mon essence véritable. Ce n’est là une dure labeur dans laquelle je m’oriente, car il me suffit simplement d’être en contact avec ce qu’il se passe pour moi dans l’instant présent, et lui donner vie. Donner vie à soi, c’est peut-être la chose la plus simple que l’on puisse faire finalement.
Devoir porter le masque de la “happy face” ne m’intéresse plus, devoir prétendre que tout va bien quand ce n’est pas le cas me semble désormais difficile. C’est pour cette raison que je ne te demanderais pas “ça va?” mais plutôt comment tu vas. Je ne conceptualise pas le négatif comme une source de problème, et un frein à la joie. Je le vois comme une partie de la joie qui a autant de chose à dire, et autant de beauté que la joie pure.
Je peux percevoir l’aura des choses, qui est l’émanation énergétique et informationnelle de toute chose, à l’œil nu (j’écrirais un autre article te partageant mon expérience personnelle de cette capacité). Et je trouve ça drôle, relisant de haut en bas l’article que je viens d’écrire, je réalise la couleur dominante de mon article, un violet assez transparent, et peu prononcé, assez éteint. Une couleur que je perçoit toujours dans les transports en communs depuis des années. Elle est l’ambiance dominante des transports en commun. Je n’avais jusqu’ici pas mis le doigt sur le mot qui la représente, mais aujourd’hui je sais : l’isolation. Approcher ma propre isolation, sa couleur, son ressenti, son histoire, sa poésie, le son qu’elle chante, me permet de la reconnaître chez l’autre. Je pense sourir la prochaine fois que je serais dans les transports en commun 🙂
J’ai pour espoir de te connaître et de te toucher, et c’est pour moi une victoire de t’avoir permis à travers ces quelques mots de me connaître un peu plus.
Des bisous sincères <3
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